Quelques jours hors du temps : Port Barton
On nous l’avait dit, on l’avait lu et c’est vrai. Quand on arrive à Port Barton sur la côte ouest de Palawan, après 3 heures de route chaotique en mini-van, le temps se suspend.
Niché dans une anse magnifique de l’océan Pacifique, il suffit d’ouvrir les yeux pour que le charme opère.
Nous louons un petit bungalow sur la plage au Deep Moon Resort (ou Deep Gold) pour à peine 900 pesos (16€). Certains trouveraient la chambre sommaire mais cela nous convient : c’est simple et propre, les draps sentent bons. Et même si il n’y a pas la clim, pas d’eau chaude, on est bien, face à la mer.
A Port Barton, pas d’électricité, juste des groupes électrogènes qui procurent de l’électricité de 18h à minuit et un peu de wifi. Enfin si on a de la chance !
Quelques barkas (petit bateau) décorent le paysage, tantôt de bleu, tantôt de rouge. Parfait pour mes albums « bleu », « rouge » !
Et d’ailleurs, mon oeil de photographe ne sait plus où regarder tellement les lumières et les paysages sont somptueux.
La mer est chaude et la nuit aussi : nos corps sont « sticky » et moites tout le temps mais depuis 15 jours nous en avons pris l’habitude.
La vie s’écoule paisiblement ici, pas de bruit de la civilisation comme les voitures ou les gens qui crient dans leur mobile. Seuls les oiseaux font un bruit (étrange au demeurant) et les geikos se manifestent jour et nuit.
Le village de Port Barton se résume à 2 petites rues animées par les échoppes de bazar et les « restaurants » non conventionnels dans lesquels nous nous régalons de « canton » ou « behon » des plats philippins à base de nouilles et de poisson ou viande, pour 100 pesos le plat très copieux (moins de 2€). Il fait tellement chaud que nous nous contentons de manger le matin et le soir, grignotant quelques fruits dans l’après-midi. Ici pas de goûter au Nutella, de gâteaux ou même de chocolat….
Nous rencontrons un couple de hollandais faisant un tour du monde pendant 1 an après avoir vendu leur entreprise d’immobilier et tout quitté. Nous passons une charmante soirée autour de quelques bières au bar de la plage et débattons de notre vie d’occidentaux, de nos valeurs et objectifs de vie. Pourquoi toujours vouloir plus quand on peut se contenter du minimum ? Sommes-nous tellement conditionnés par notre culture et notre éducation ?
Le soir, un polonais vivant en Suède (ce n’est pas très important) nous emmène observer le plancton qui illumine la mer dans la nuit. C’est beau et ça ressemble à des étoiles dans le ciel. Ce même ciel qui scintille de milliers d’étoiles alors que nous nous trouvons si loin de chez nous.
Mes fils me manquent même si je peux parfois communiquer avec Facebook (si inutile et à la fois si indispensable…).
Je sais que Maël aurait adoré la nourriture et les paysages de Palawan, que Yannis aurait passé des heures à courser les tortues et filmer avec la gopro. J’aurais aimé partagé ces moments avec eux. Mais ce n’est que partie remise….
En mode Robinsons.
La vie n’est pas chère ici même si elle l’est plus qu’en Thailande et aussi parce que Palawan est une île assez touristique et nous calculons par tranche de 1€ : la bière, les 4 bananes, 2 bouteilles d’eau, la course en tricycle, ….
Nous nous offrons le « luxe » de passer 2 nuits dans une île avec seulement 8 bungalows et moins de 10 touristes, au resort Deep Moon Annex (la white beach)
La carte postale est belle : cocotiers, mer turquoise, sable blanc, coucher de soleil magnifique et un bungalow très agréable et spacieux avec terrasse. Pour manger, il faut sonner la clochette et commander. Et surtout ne pas être pressé. Tout est fait sur place et sur le moment. Le matin on attend que le pain maison soit cuit, les bières sont chaudes et les jus de fruits doivent attendre 6 heures du soir car ici nulle électricité avant cette heure.
Plusieurs hamacs sont posés ici et là pour forcer à la détente. On en profite pour lire, se baigner, manger, écrire le blog, en admirant ces couleurs turquoise et émeraude, en écoutant les clapotis. On ne ses soucie pas du temps qu’il va faire, ni de la tenue à porter,… Pas de maquillage, pas de brushing, juste un maillot et un paréo.
Ran joue un moment au volley avec des philippins mais la chaleur arrête vite les joueurs. Il trouve aussi une belle noix de coco que nous mangeons plus vite qu’il ne l’a préparée…
Et aucun wifi! Quoi ? Mais comment vais-je résister ?
Nous rencontrons 4 petite françaises, qui font 6 mois d’étude à Séoul, et sur le bâteau nous menant à l’île, l’une d’entre elle pleure et se sent mal car elle vient d’apprendre cela. « Mais je vais mourir ici sans wifi ! » . Tout le problème de cette jeunesse hypra connectée ! Elle repartira le lendemain matin pour El nido ( 3 heures de van) pour s’assurer d’avoir du wifi… 2 des filles resteront sur l’île en profitant du temps qui s’égrène lentement et de la beauté du lieu et de l’instant.
Je suis aussi d’habitude très accro à tout ça, mais ici, tout prend un autre sens et je reste 2 ou 3 jours sans Facebook, mails ou autre application. Et je ne meurre pas. Je vais même survivre à ça 😜. Sans téléphone non plus depuis notre départ, on se sent bien « déconnectés ».
Snorkeling
Nous louons une barka pour un après-midi snorkeling et notre « pilote des mers » nous conduit dans les sites à voir : l’Aquarium, le Sanctuary, German Island, Paradise Island. C’est très beau mais nous sommes un peu frustrés, les fond marins et la faune aquàtique ne rivalisent pas avec ceux de la Malaisie. Heureusement que nous rencontrons une jolie tortue que nous accompagnons pendant près d’1/2 heure !
Mais ne soyons pas gâtés : le trip vaut quand même le coup.
Retour sur notre petit coin de Robinson pour la dernière nuit avant le retour à Port Barton. Il nous reste exactement 8 jours alors nous allons en profiter et prendre de belles couleurs…
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